Massinissa le roi de Constantine, le fidĂšle alliĂ© des Romains, ainsi que ses descendants les Micipsa, les Juba, sont les types de ces chefs arabes qui, Ă©pris aujourd’hui de la supĂ©rioritĂ© de notre civilisation, se sont sincĂšrement ralliĂ©s Ă  nous. Abd El-Kader, c’est Jugurtha, c’est Tacfarinas, c’est Firmus ; car en Afrique les hommes sont toujours les mĂȘmes, les noms C'est nous les descendants des rĂ©giments d'Afrique les spahis, les chasseurs, les goumiers, gardiens et dĂ©fenseurs d'empires magnifiques sous l'ardent soleil nous marchons sous le ciel Sur ces 218.000 hommes, on comptait 178.000 AlgĂ©riens, soit 2,28 % de tous les effectifs français. - L’Afrique noire fournit quant Ă  elle, 189.000 hommes, soit 1,6% de la population totale et 2,42% des effectifs français. - Les pertes des unitĂ©s nord africaines furent de 35.900 hommes, soit 16,47% des effectifs. Deuxautres sont issues des troupes de Marine : la 1re DFL (Division française libre) et la 9e DIC (Division d’infanterie coloniale) et Ă  ce titre originaires d’Afrique noire. Des rĂ©giments de l’armĂ©e d’Afrique, zouaves, lĂ©gionnaires, spahis, chasseurs d’Afrique, figurent dans l’ordre de bataille des 1re et 5e Divisions blindĂ©es. Lorsde la formation des rĂ©giments, les commandants de rĂ©giment et les commandants d’escadron Ă©taient pris dans l’armĂ©e rĂ©guliĂšre, c’est Ă  dire les soldats appartenant Ă  la troisiĂšme classe, pouvaient vaquer Ă  leurs occupations, exceptĂ© en temps de guerre, ou lors des convocations de l’État (art. 11). Par contre, les soldats de la premiĂšre et de la deuxiĂšme classe Bibliographiedes historiques des rĂ©giments de 1914 Ă  l¿époque contemporaine. Tome 1 : Infanterie. 3° partie : Afrique du Nord, Infanterie de Marine, Troupes du Levant, LĂ©gion Ă©trangĂšre. pas cher yRQDn. Avant, le griotisme Ă©tait basĂ© sur la modestie, l’honnĂȘtetĂ© et le respect de la parole donnĂ©e » nous dit Amy Koita, la diva de la musique malienne que nous avons rencontrĂ©e. Pour sa voix mĂ©lodieuse, les messages vĂ©hiculĂ©s dans ses chansons Amy KoĂŻta est admirĂ©e et respectĂ©e aussi bien au Mali qu’en dehors de nos frontiĂšres. 26 Mars Quand est-ce que vous avez commencĂ© Ă  chanter ? J’ai commencĂ© Ă  chanter Ă  bas Ăąge. Ma grand-mĂšre et ma mĂšre chantaient et elles Ă©taient aimĂ©es de tous. Mon pĂšre chantait et racontait des histoires. Ils ont tous eu une grande notoriĂ©tĂ©. Avec tout ça, j’ai vu que c’est quelque chose de bon et qu’il y a de trĂšs bonnes leçons d’éducation Ă  l’intĂ©rieur. Puisque je suis issue d’une famille de griots et que j’avais le griotisme dans le sang, j’ai donc dĂ©cidĂ© de dĂ©velopper mon talent et devenir griotte. 26 Mars Si vous pouviez revenir en arriĂšre, est ce que vous auriez choisi un autre mĂ©tier ? Si j’avais eu la possibilitĂ© de faire autre chose, je l’aurais fait parallĂšlement Ă  la chanson. Mais ce que j’aime le plus, c’est le griotisme et je ne l’aurais laissĂ© pour rien au monde. Je me suis promenĂ©e depuis mon jeune Ăąge, j’ai vu beaucoup de choses et cĂŽtoyĂ© de nombreuses personnes. J’étais aimĂ©e par beaucoup de personnes de ma gĂ©nĂ©ration et tout cela m’a encouragĂ© Ă  bien faire mon travail de griotte parce qu’au-delĂ  de l’argent, il y avait l’humanitĂ©, l’honneur et la fraternitĂ© au sein de ce mĂ©tier. 26 Mars Penses-tu qu’il y a une diffĂ©rence entre le griotisme d’aujourd’hui et d’avant ? Bon ! Les Ă©poques ne sont pas les mĂȘmes. Mais, pour ma part je pense que le griotisme est dĂ©naturĂ©. Nous, Ă  notre Ă©poque, le griotisme Ă©tait une histoire d’hĂ©ritage et de sang. Il se transmettait de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Mais aujourd’hui, tout le monde devient griot, et l’argent est en train de rendre tout le monde fou. Les jeunes ne respectent plus les vieux, il ya des rivalitĂ©s lors des cĂ©rĂ©monies de mariages et de baptĂȘmes sans oublier l’hypocrisie. Avant, le griotisme Ă©tait basĂ© sur la modestie, l’honnĂȘtetĂ© et le respect de la parole donnĂ©e. Au wassoulou, on chantait pour se faire plaisir et Ă©gayer les gens. Mais aujourd’hui, c’est devenu un outil Ă  but lucratif. N’importe qui porte un basin et va s’afficher Ă  la tĂ©lĂ© et dit qu’il est griot. Aujourd’hui, les nobles utilisent les griots comme boucs Ă©missaires. Ils leurs donnent de l’argent pour dĂ©nigrer quelqu’un ou pour faire de la provocation. Le griot doit rester Ă  sa place et le noble Ă  sa place. Le griot doit se respecter et respecter son mĂ©tier pour que les autres en fassent autant. 26 Mars Face Ă  la situation actuelle de notre pays, pensez vous que les griots ont un rĂŽle Ă  jouer ? Les griots ont une place et un rĂŽle Ă  jouer dans la rĂ©solution de cette crise. Mais elle est minime puisque, les nobles sont eux-mĂȘmes devenus griots. Ils prennent eux mĂȘme le micro pour chanter et transmettre leur message. Avant, quand un noble voulait faire passer un message, il le faisait Ă  travers un griot. Le noble se distinguait des hommes de castre et chacun Ă©tait Ă  sa place. Tous les grands guerriers de l’histoire Ă©taient accompagnĂ©s par des griots, mĂȘme sur les champs de bataille. El Hadj Oumar, Samagnana Bassi, Da Diarra. Avant, Ă  Niarela, les messages Ă©taient transmis par un griot avec une kora. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Ce type de griotisme n’existe plus. Ce que je peux faire, c’est prier, pour que la paix revienne au Mali. Le Mali est un pays bĂ©ni. Il y a le social, la solidaritĂ© et l’hospitalitĂ©. Le Mali est un exemple citĂ© Ă  travers le monde entier. Que Dieu nous prĂ©servent Tous ! Qu’il Ă©loigne de nous tous ces dĂ©mons ! Propos recueillis par Rokya BerthĂ© Commentaires via Facebook Culture Histoire CHRONIQUE. Si Felipe VI Ă©tait le dernier roi d'Espagne, il deviendrait par la mĂȘme occasion le dernier reprĂ©sentant de l'Ancien RĂ©gime de France. La monarchie espagnole est le dernier fantĂŽme de Louis XIV. C'est pourquoi son sort importe. Depuis le mois de mars, la famille royale est Ă  nouveau critiquĂ©e. L'ancien roi, Juan Carlos, aurait dissimulĂ© sur un compte en Suisse plus de 100 millions d'euros versĂ©s par l'Arabie saoudite. Depuis quinze ans, les Bourbons sont les protagonistes de scandales financiers qui sont autant d'arguments utilisĂ©s par leurs trĂšs nombreux dĂ©tracteurs. Felipe VI n'est pas seulement en voie d'ĂȘtre le dernier roi d'Espagne, mais aussi de devenir l'ultime avatar de l'Ancien RĂ©gime en 1700, le roi d'Espagne et dernier reprĂ©sentant de la dynastie des Habsbourg, Charles II, meurt sans hĂ©ritier et il a dĂ©signĂ©, pour lui succĂ©der, le petit-fils de Louis XIV, Philippe. Les puissances europĂ©ennes jugent inacceptable une telle expansion du royaume et exigent du nouveau monarque de la pĂ©ninsule ibĂ©rique qu'il renonce Ă  ses droits en France afin de garantir la sĂ©paration entre les deux pays et ainsi d'empĂȘcher la crĂ©ation d'une sorte d'empire franco-espagnol. Le Roi-Soleil refuse et provoque mĂȘme ses adversaires en occupant, dĂšs le mois de fĂ©vrier 1701, les Pays-Bas LIRE AUSSIArthur Chevallier – Confinement Ă©loge de l'art de vivre françaisC'en est trop. En septembre de la mĂȘme annĂ©e est signĂ© le traitĂ© de la Grande Alliance », au terme duquel l'Europe se ligue contre Versailles. En mai 1702, l'Angleterre, les Provinces unies et l'Autriche dĂ©clarent la guerre Ă  la France et au nouveau roi des Espagnes, Philippe V. MalgrĂ© une rĂ©sistance exemplaire des armĂ©es du Roi-Soleil et de belles victoires, la disproportion des forces est grande. En 1706, la France est battue Ă  Ramillies actuelle Belgique et Ă  Turin actuelle Italie. Deux ans plus tard, Louis XIV demande la paix. Les alliĂ©s exigent la renonciation au trĂŽne d'Espagne de la part de son rĂ©action de Louis XIV, pour ĂȘtre noble, n'en Ă©tait pas moins si ses soldats sont Ă©puisĂ©s et son pays ruinĂ© par le conflit, le roi refuse ces conditions humiliantes, il en appelle Ă  son peuple, duquel il sollicite une participation Ă  l'effort de guerre. Comme l'a montrĂ© Christophe Tardieu dans Quand la France est au pied du mur Éditions du Cerf, 2019, la rĂ©action de Louis XIV, pour ĂȘtre noble, n'en Ă©tait pas moins inquiĂ©tante. Avec quoi allait-il combattre ? La situation s'aggrave en 1709. Un hiver d'une rigueur sans prĂ©cĂ©dent provoque ruines et famines. Les armĂ©es autrichiennes et anglaises envahissent le territoire, affrontent les rĂ©giments commandĂ©s par le marĂ©chal de Villars Ă  la bataille de Malplaquet en septembre 1709. En dĂ©pit du rapport de force dĂ©favorable, les troupes françaises parviennent Ă  contenir les alliĂ©s et, au terme d'une rĂ©sistance hĂ©roĂŻque et d'une retraite exemplaire, empĂȘchent l'ennemi de LIRE AUSSIArthur Chevallier – CƓur, Fouquet, Ghosn
 Splendeurs et misĂšres des puissantsDans le mĂȘme temps, en Espagne, Philippe V gagne deux batailles dĂ©cisives Ă  Brihuega et Villaviciosa en dĂ©cembre 1710. Deux ans plus tard, le 24 juillet 1712, Ă  Denain nord de la France, le marĂ©chal de Villars remporte une victoire inespĂ©rĂ©e, ne disons pas miraculeuse, laquelle autorise Louis XIV Ă  prendre Ă  nouveau l'initiative. Ces succĂšs militaires et les pertes extravagantes des alliĂ©s permettent au roi de nĂ©gocier une paix honorable en 1713. En avril est signĂ© le traitĂ© d'Utrecht. Au terme duquel les droits du petit-fils de Louis XIV Ă  rĂ©gner sur l'Espagne sont confirmĂ©s, Ă  condition qu'il renonce au trĂŽne de France. Si Louis XIV parvient Ă  sauver l'honneur de sa famille, il renonce Ă  son dessein qu'on pourrait qualifier d'impĂ©rial la France et l'Espagne ne constitueront jamais un mĂȘme pays. Quant Ă  l'Autriche et Ă  sa dynastie insolente, les Habsbourg, en renonçant Ă  l'Espagne, elle perd un pays sur lequel elle rĂ©gnait depuis Charles Quint. Le traitĂ© d'Utrecht aura aussi une fonction inattendue. En renonçant au trĂŽne de France pour lui-mĂȘme et pour ses descendants, Philippe V, sans le savoir, nuira aux ressemble Ă  la viePour s'en rendre compte, il faut attendre plus de cent ans. En 1830, Charles X Bourbon, frĂšre de Louis XVI, quitte le pouvoir. Louis-Philippe, issu de la branche des OrlĂ©ans, devient roi des Français. Il sera le dernier monarque de France. Depuis, les OrlĂ©ans, reprĂ©sentĂ©s aujourd'hui par le duc de VendĂŽme, Jean d'OrlĂ©ans, se considĂšrent comme les prĂ©tendants lĂ©gitimes au trĂŽne. S'opposent Ă  eux les lĂ©gitimistes », qui ne reconnaissent pas la branche des OrlĂ©ans et soutiennent le prĂ©tendant espagnol Ă  la couronne de France, Louis de Bourbon, virtuellement Louis XX. D'aprĂšs les partisans de ce dernier, le traitĂ© d'Utrecht ne serait pas constitutionnel. Autrement dit rien n'empĂȘcherait un roi espagnol de rĂ©gner sur la France. Oubliant au passage qu'il n'y avait, en 1713, aucune Constitution en France. Si le droit conforte les prĂ©tentions des OrlĂ©ans, le chic, lui, commande de soutenir la maison de LIRE AUSSIArthur Chevallier – Le français comme dernier garant de l'unitĂ© nationaleL'histoire ressemble Ă  la vie on la divise pour rationaliser son fonctionnement. Pour ĂȘtre indispensable, cette organisation est nĂ©anmoins artificielle. Il n'y a plus de monarchie en France, c'est bien ainsi. Cela Ă©tant, le pays sur lequel rĂ©gnait Louis XIV n'Ă©tait pas un autre que le nĂŽtre. Si nous ne sommes plus des sujets, nous sommes encore des Français dont la grandeur dĂ©pend pour beaucoup de l'anciennetĂ©. La continuitĂ© n'est pas une idĂ©ologie, mais un fait. VoilĂ  pourquoi, par un mouvement de vanitĂ© et d'orgueil, on ne pense pas sans peine Ă  la disparition d'un vestige du Grand SiĂšcle.*Arthur Chevallier est Ă©diteur chez PassĂ©s composĂ©s. Son dernier essai, NapolĂ©on sans Bonaparte » Ă©ditions du Cerf, est paru en janvier 2019. Le 12 septembre est sorti Le GoĂ»t de NapolĂ©on » Ă©ditions Le Petit Mercure, un recueil de textes sur l'Empereur. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimitĂ© Vous lisez actuellement Arthur Chevallier – Pourquoi les tourments de la monarchie espagnole nous concernent 12 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă  la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă  la charte de modĂ©ration du Point. Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă  la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă  la charte de modĂ©ration du Point. 1er dĂ©cembre 1944 le massacre de Thiaroye Le 1er dĂ©cembre 1944, des dizaines de soldats africains appelĂ©s tirailleurs » sont exĂ©cutĂ©s par l’armĂ©e française dans le camp de Thiaroye, au SĂ©nĂ©gal. Ces hommes, qui ont combattu pour la France lors de la guerre et anciens prisonniers des nazis, rĂ©clamaient le paiement de leur solde. Selon la version officielle, la rĂ©pression fait suite Ă  une mutinerie. Une thĂšse rĂ©futĂ©e par l’historienne Armelle Mabon, maĂźtre de confĂ©rences Ă  l’UniversitĂ© Bretagne Sud. Elle dĂ©nonce un mensonge d’Etat et un crime de masse prĂ©mĂ©ditĂ©. InvitĂ©e du Monde Afrique », elle revient sur ce massacre camouflĂ© pendant plus de soixante-dix ans. Les trompettes d`AĂŻda MP3 8 RPIMa - Volontaires Les trompettes d'AĂŻda MP3 Troupes de Marine Publié par Riton Publiée le 01/02/2012 220000 Ce chant Ă  la gloire des RĂ©giments de Cavalerie de la Coloniale et chantĂ© sur l'air de "la marche des trompettes" de Verdi, fut celui de l'armĂ©e d'Italie. Paroles et fichier mp3 C'est nous les descendants des rĂ©giments d'Afrique Les chasseurs, les spahis, les goumiers Gardiens et dĂ©fenseurs d'empires magnifiques Sous l'ardent soleil chevauchant sans rĂ©pit leurs fiers coursiers Toujours prĂȘts Ă  servir A vaincre ou Ă  mourir Nos coeurs se sont unis Pour la Patrie Trompettes au garde-Ă -vous sonnez, sonnez Ă  l'Ă©tendard Et que fiĂšrement dans le ciel montent nos trois couleurs Le souffle de la France anime la fanfare Et met Ă  chacun un peu d'air du pays au fond du coeur C'est notre volontĂ© De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la Patrie. La piste est difficile et toujours nous appelle Par les monts pelĂ©s de Taza, de Ksar' Souk, de Midelt L'Ă©lan de Bournazel vers le Tafilalet Sur les Ksours ralliĂ©s plantera fiĂšrement nos trois couleurs C'est notre volontĂ© De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la Patrie. Ensemble nous referons gaiement flotter nos Ă©tendards Et suivrons partout hardiment l'Ă©clat des trois couleurs 29/09/2016 210037 - 1 Ensemble nous reprendrons demain le chemin du dĂ©part Et pour le pays serons prĂȘts Ă  lutter sans nulle peur C'est notre volontĂ© De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la Patrie. Soldats, toujours devant, toujours la tĂȘte haute Nous serons prĂ©sents sous la pluie, dans le vent, en avant ! L'ennemi nous trouvera le coeur plein de courage Et dans ce combat glorieux revivront nos hĂ©ros 29/09/2016 210037 - 2 RĂ©sumĂ©s La filiation Ă©tablie entre l’ArmĂ©e française d’Afrique et l’exercitus Africae romain est dĂ©sormais bien connue ; on en examine ici un aspect particulier les troupes auxiliaires ont-elles Ă©tĂ© l’objet d’un transfert similaire ? Plusieurs raisons expliquent que le lien entre supplĂ©tifs et auxilia ne fut jamais Ă©tabli les similitudes techniques et rĂ©glementaires relient la LĂ©gion Ă©trangĂšre aux auxilia et non Ă  la legio ; l’attention exclusive portĂ©e Ă  la lĂ©gion, unitĂ© romaine par excellence aux yeux des Français, qui ignoraient alors l’importance numĂ©rique et tactique des auxilia ; les conditions de recrutement et d’emploi tout Ă  fait diffĂ©rentes des supplĂ©tifs et des auxilia. The link between the French colonial army in North Africa and the Roman exercitus Africae has often been drawn. This article explores whether the same connection can be established between the Roman auxiliaries and the 19th-century auxiliaries from Northern Africa. The relationship has never been drawn for several reasons the comparison is less easy as the French Legion bears technical and statutory similarities with the auxilia but not with the Roman legio. Most scholarly attention has focused on the legio, the outstanding Roman military unit in French eyes, ignoring the tactical and numerical significance of the Roman auxilia. Lastly the conditions of recruitment and employment for auxilia and auxiliaries were entirely different. Ű§Ù„ŰčÙ„Ű§Ù‚Ű© Ű§Ù„Ù…Ű­ŰŻŰ«Ű© ŰšÙŠÙ† Ű§Ù„ŰŹÙŠŰŽ Ű§Ù„ÙŰ±Ù†ŰłÙŠ ŰšŰ„ÙŰ±ÙŠÙ‚ÙŠŰ§ ÙˆŰ§Ù„ŰŹÙŠŰŽ Ű§Ù„Ű±ÙˆÙ…Ű§Ù†ÙŠ ŰšŰ„ÙŰ±ÙŠÙ‚ÙŠŰ§ ۣ۔ۭۚŰȘ مŰčŰ±ÙˆÙŰ© ŰŹÙŠŰŻŰ§ ÙˆŰłÙ†ŰŻŰ±Űł Ù‡Ù†Ű§ Ù…ŰžÙ‡Ű±Ű§ ۟ۧ۔ۧ Ù…Ù†Ù‡Ű§ فهل ŰŁÙ† Ű§Ù„Ù‚ÙˆŰ§ŰȘ Ű§Ù„Ù…ŰłŰ§ŰčŰŻŰ© ۟۶ŰčŰȘ Ű„Ù„Ù‰ ŰȘŰ­ÙˆÙ„ Ù…Ù…Ű§Ű«Ù„ŰŸÙŠÙ…ÙƒÙ† ŰȘÙŰłÙŠŰ± ŰșÙŠŰ§Űš ŰȘ۱ۧۚ۷ ŰšÙŠÙ†Ű§Ù„ŰŹÙ†ÙˆŰŻ Ű§Ù„Ű„Ű¶Ű§ÙÙŠÙŠÙ† ÙˆŰ§Ù„ŰŹÙ†ÙˆŰŻ Ű§Ù„Ù…ŰłŰ§ŰčŰŻÙŠÙ† من ŰźÙ„Ű§Ù„ ŰčŰŻŰ© ۣ۳ۚۧۚ Ù…Ù†Ù‡Ű§ Ù†Ù‚Ű§Ű· Ű§Ù„ŰȘŰŽŰ§ŰšÙ‡ Ű§Ù„ŰȘÙ‚Ù†ÙŠŰ© ÙˆŰ§Ù„ŰȘÙ†ŰžÙŠÙ…ÙŠŰ© Ű§Ù„ŰȘي ŰȘ۱ۚ۷ Ű§Ù„ÙÙŠÙ„Ù‚ Ű§Ù„ŰŁŰŹÙ†ŰšÙŠ ŰšŰ§Ù„ŰŹÙ†ÙˆŰŻ Ű§Ù„Ù…ŰłŰ§ŰčŰŻÙŠÙ† ÙˆÙ„ÙŠŰł ŰšŰ§Ù„ŰŹÙŠŰŽ. 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V-VII et 25-26. 2Peu aprĂšs le dĂ©barquement de 1830, dans un long article intitulĂ© De la domination des Carthaginois et des Romains en Afrique comparĂ©e avec la domination française », Saint-Marc-Girardin prĂ©disait que les textes classiques aideraient Ă  surmonter les problĂšmes – Tite Live et Salluste pour les opĂ©rations militaires, et la Germanie de Tacite pour les relations avec les indigĂšnes3. Cette thĂ©matique de confrontation Ă  l’antiquitĂ© ne cessera d’ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e pendant des dĂ©cennies immĂ©diatement, l’emplacement des camps, la situation des garnisons, les itinĂ©raires suivis par les colonnes, l’ampleur et l’efficacitĂ© de la conquĂȘte, toutes les modalitĂ©s et les rĂ©sultats de l’occupation du pays par l’armĂ©e ont Ă©tĂ© mesurĂ©s Ă  l’aune de ce qu’on savait ou croyait savoir de l’action romaine. Un demi-siĂšcle plus tard, l’acadĂ©micien Gaston Boissier l’exprimait sur un ton emphatique Jusqu’ici je n’avais guĂšre cherchĂ© Rome qu’à Rome mĂȘme ou dans les environs ; j’ai reconnu qu’on pouvait la trouver ailleurs. Parmi les provinces qu’elle a conquises et civilisĂ©es, aucune ne garde autant son empreinte que l’Afrique 
. Les indigĂšnes nous regardent comme les descendants et les hĂ©ritiers de ceux qui les ont si longtemps gouvernĂ©s 
. Nous avons des prĂ©dĂ©cesseurs, des ancĂȘtres 
. Nous reprenons possession d’un ancien domaine 
. C’est ce que nos soldats avaient compris d’instinct, dĂšs les premiers jours de la conquĂȘte 
. Rien de ce qui avait pu intĂ©resser leurs lointains prĂ©dĂ©cesseurs ne les laissait indiffĂ©rents ils Ă©taient fiers des Ă©loges que l’empereur Hadrien leur dĂ©cerne dans son fameux ordre du jour retrouvĂ© Ă  LambĂšse, comme s’ils les avaient obtenus eux-mĂȘmes. Il leur semblait voir, dans ces braves gens que le prince fĂ©licite d’exĂ©cuter avec tant de prĂ©cision les manƓuvres les plus difficiles, des frĂšres d’armes, des camarades 
 »4. Ailleurs, Boissier compare Jugurtha Ă  Abd-el-Kader et Ă©value la tactique des gĂ©nĂ©raux français par rapport Ă  celle de Metellus face Ă  Jugurtha5. 6 Cagnat 1892 ; les deux Ă©ditions 1892, 1913 sont dĂ©diĂ©es Ă  l’ArmĂ©e française d’Afrique », formu ... 7 Le chant des Marocains, adaptĂ© pendant la Seconde guerre mondiale du chant de la Division Marocain ... 3La manifestation la plus flagrante de cette superposition est la dĂ©dicace Ă  l’ArmĂ©e française d’Afrique », par RenĂ© Cagnat, de sa monographie consacrĂ©e Ă  l’ArmĂ©e romaine d’Afrique »6 il ne ressortit en effet pas du hasard que, trĂšs rapidement, ce qui Ă©tait le corps expĂ©ditionnaire d’Alger » formĂ© pour le dĂ©barquement Ă  Sidi Ferruch en 1830 soit connu, y compris au MinistĂšre de la Guerre, comme ArmĂ©e d’Afrique » sans que la formule ait jamais Ă©tĂ© institutionnalisĂ©e. AdoptĂ©e par tous les milieux, la dĂ©nomination ArmĂ©e d’Afrique » a habitĂ© l’imaginaire trĂšs longtemps, au-delĂ  de la fin de la colonisation puisque son hymne, le chant les Africains », accompagna le dĂ©filĂ© de l’armĂ©e malienne sur les Champs ElysĂ©es le 14 juillet 20137. 8 Ranc 1877, p. 43 ; Ranc ne semble pas s’apercevoir que, en voulant railler l’armĂ©e française, il f ... 9 Cette lettre, souvent citĂ©e ainsi RavoisiĂ© 1846, p. 46, est systĂ©matiquement reproduite dans les ... 10 Exercitus Africae est employĂ© ici non au sens strict de l’armĂ©e de la province d’Africa mais au se ... 4Tout Ă©cart par rapport Ă  cet alignement sur les Romains est critiquĂ©. Le dĂ©portĂ© politique Arthur Ranc, ridiculisant l’établissement d’une garnison Ă  Batna quand les Romains avaient jetĂ© leur dĂ©volu sur le site de LambĂšse, se trouve paradoxalement conduit Ă  louer l’emplacement du pĂ©nitencier dans lequel il fut enfermĂ© LambĂšse
 Les Romains, ayant Ă  fonder un Ă©tablissement, avaient choisi un plateau vaste, Ă©levĂ©, rafraĂźchi par les contreforts de l’AurĂšs, arrosĂ© par des eaux abondantes et pures. Quand l’armĂ©e française arriva dans la contrĂ©e, les chefs militaires se gardĂšrent bien de suivre l’exemple des Romains 
. Si les Romains avait fait de LambĂŠsis une ville si considĂ©rable, c’est que la position Ă©tait bonne et le pays salubre, et puis l’eau, l’eau pure et fraĂźche, si rare en AlgĂ©rie. Le moindre colon ayant Ă  planter sa tente et Ă  se construire un gourbi ne s’y serait pas trompĂ©. Les chefs de l’armĂ©e française en jugĂšrent autrement. Ils fondĂšrent Batna dans un trou marĂ©cageux, Ă  11 kilomĂštres de LambĂšse, et en firent le chef-lieu de la subdivision militaire »8. L’analogie se prolonge jusqu’au registre symbolique ; en octobre 1839, Ă  l’occasion de l’expĂ©dition des Bibans, le duc d’OrlĂ©ans, fils de Louis-Philippe, passa par Cuicul-Djemilah, dont l’arc de triomphe, Ă©mergeant de la plaine, lui inspira une idĂ©e spectaculaire Ce serait une rĂ©compense digne de leurs [des soldats de l’armĂ©e d’Afrique] travaux que d’élever sur une des places de la capitale le plus beau souvenir qu’ait laissĂ© dans notre nouvelle possession le grand peuple qui nous y a donnĂ© de si mĂ©morables exemples. Je suis sĂ»r que chacun de ceux qui ont portĂ© les armes en Afrique et qui ont dĂ©pensĂ© dans ce difficile pays leur sang ou leur santĂ© seraient fiers de voir Ă  Paris avec cette simple inscription “L’ArmĂ©e d’Afrique Ă  la France”, ce monument qui rappellerait ce qu’il a fallu d’efforts et de persĂ©vĂ©rance Ă  nos soldats pour arriver Ă  ce rĂ©sultat ... »9. Si on extrait cet Ă©pisode de son contexte, il paraĂźt n’ĂȘtre qu’un caprice d’enfant gĂątĂ©, mais l’idĂ©e est en harmonie avec l’ambiance contemporaine, et, totalement extravagante Ă  premiĂšre vue, elle l’est moins si on se rappelle que le roi Louis-Philippe venait tout juste d’inaugurer, en 1836, l’arc de triomphe voulu par NapolĂ©on Ier. La suggestion du duc d’OrlĂ©ans tissait un rĂ©seau mĂ©moriel dont les racines plongeaient dans l’exercitus Africae10 pour se prolonger jusqu’aux conquĂȘtes algĂ©riennes d’une armĂ©e dont les guerres napolĂ©oniennes avaient fait Ă©clater la vaillance aux yeux du monde. 11 Le GĂ©nĂ©ral Ch. Philebert, commandant la 6e Brigade en Tunisie, relatait que Pendant son sĂ©jour ... 12 Nodier 1844, p. 192 La domination romaine a laissĂ© son squelette immense couchĂ© tout entier su ... 13 Adrien Dauzats a rĂ©alisĂ© plusieurs dessins prĂ©paratoires aquarellĂ©s, actuellement conservĂ©s dans l ... 14 Nodier 1844, p. 263 entre la premiĂšre et la seconde porte, le prince fait graver par les sapeu ... 15 Trajan fit Ă©difier un pont et creuser la roche pour faire passer une route lors des guerres daciqu ... 5L’armĂ©e ne s’en tient pas aux palabres elle prend Ă  son compte l’habitude des unitĂ©s romaines de graver des inscriptions commĂ©moratives de leurs accomplissements ; le mot habitude » convient aux nombreux tĂ©moignages, qui concernent tous les corps11. Le plus mĂ©morable est le passage des Portes de Fer lors de l’expĂ©dition des Bibans, la colonne commandĂ©e par le duc d’OrlĂ©ans, qui ralliait pour la premiĂšre fois par voie terrestre SĂ©tif Ă  Alger, traversa le 18 octobre 1839 la sĂ©rie de dĂ©filĂ©s des Bibans, dits Portes de Fer »12. Le peintre Adrien Dauzats, que le roi commandita pour enregistrer l’exploit, a placĂ© dans l’angle infĂ©rieur droit de son tableau un soldat d’un rĂ©giment de Ligne, qui, juchĂ© sur les Ă©paules d’un camarade, grave au marteau dans la paroi ArmĂ©e française [et non d’Afrique] 1839 »13. Ce geste, qui aurait pu n’ĂȘtre qu’un moyen indirect de lĂ©gender le tableau, correspond Ă  une rĂ©alitĂ© qui concrĂ©tise la double dimension d’un hĂ©ritage symbolique et de l’ampliation de cet hĂ©ritage, auquel la relation de Charles Nodier ne cesse de se rĂ©fĂ©rer14. Bien qu’aucun tĂ©moignage n’en fasse Ă©tat Ă  ma connaissance, il est possible que cette initiative ait Ă©tĂ© inspirĂ©e par la prĂ©sence, aux Portes de Fer danubiennes, de la tabula Traiana, cette inscription gravĂ©e dans une paroi rocheuse surplombant le Danube, commĂ©morant la montagne entaillĂ©e pour faire passer une route stratĂ©gique lors de la campagne contre les Daces15 le duc d’OrlĂ©ans en Afrique n’avait pas fait moins que Trajan dans les pays danubiens. 16 D. M. S. Tito Flauio Maximo praefecto legionis III Augustae heredes Iulii Secundi quon ... 17 Dondin-Payre 2010 l’opĂ©ration fut conduite avec une extrĂȘme minutie, les pierres numĂ©rotĂ©es repo ... 18 Dondin-Payre 1991 ; citation Colonel Carbuccia, ArchĂ©ologie de la Subdivision de Batna, manuscri ... 6Un des gestes les plus manifestes est celui du colonel Jean-Luc Carbuccia, commandant le 2e rĂ©giment de la LĂ©gion Ă©trangĂšre, Ă  Batna au milieu du xixe s. Il remarqua qu’un tremblement de terre avait endommagĂ© un des tombeaux qui parsemaient alors la plaine de LambĂšse. Convaincu, Ă  tort, que le dĂ©funt T. Flavius Maximus, prĂ©fet de la 3e lĂ©gion auguste16, Ă©tait terme Ă  terme son prĂ©dĂ©cesseur en charge d’une unitĂ© lĂ©gionnaire, Carbuccia fit restaurer l’édifice par ses soldats en 184917. Dans la porte factice fut insĂ©rĂ©e une plaque commĂ©morant la rĂ©habilitation. Jusque-lĂ  rien d’extraordinaire, mais Carbuccia organisa une cĂ©rĂ©monie militaire pour rendre hommage au prĂ©fet lĂ©gionnaire comme il l’aurait fait pour un camarade Un bataillon tout entier dĂ©fila devant le tombeau nouvellement restaurĂ©, saluant d’un feu de mousqueterie celui que nos soldats avaient presque le droit de regarder comme un ancĂȘtre puisque, comme eux, il avait donnĂ© sa vie pour la patrie sur la terre algĂ©rienne »18. Ce geste et le rĂ©cit que le colonel en transmit firent entrer dans la lĂ©gende le tombeau, aujourd’hui dĂ©truit. 19 Pellissier de Reynaud 1844, I, p. 142-143. Pellissier poursuit Une seule chose embarrassait un ... 7Dans tous les cas, la supĂ©rioritĂ© de l’armĂ©e française est fonciĂšrement incontestable Le 21 novembre 1838, une proclamation [du gĂ©nĂ©ral Clauzel] annonça aux troupes que, le lendemain, elles franchissaient la premiĂšre chaĂźne de l’Atlas. Les soldats se mirent aussitĂŽt Ă  discourir, autour de feux de bivouac, sur l’entreprise dans laquelle ils se trouvaient engagĂ©s. Les plus instruits, faisant appel Ă  leurs souvenirs classiques, racontaient les guerres des Romains, et faisaient connaĂźtre Ă  leurs camarades qu’aucune armĂ©e europĂ©enne n’avait paru dans ces contrĂ©es depuis ce peuple auquel on aime tant Ă  se comparer »19. 20 Le Bohec 1989b. 21 Benseddik 1982 ; Le Bohec 1989c. 8Peut-on affiner cette enquĂȘte en l’appliquant aux troupes auxiliaires d’Afrique du Nord aux Ă©poques romaine et contemporaine ? Cette interrogation est naturelle, puisque, outre la permanente 3e lĂ©gion Auguste20, l’Afrique romaine a comptĂ© de nombreuses unitĂ©s auxiliaires21. Naturelle mais dĂ©licate. 22 Holder 1980 ; Benseddik 1982. 9En premier lieu Ă  cause de la documentation alors qu’on ignore jusqu’au nombre et Ă  la nature des unitĂ©s auxiliaires dĂ©ployĂ©es dans les provinces d’Afrique Ă  un moment donnĂ©22, la chronologie fait que l’évolution alambiquĂ©e des unitĂ©s de l’armĂ©e française Ă  partir du dĂ©barquement de 1830 Ă  Sidi Ferruch est bien documentĂ©e. 10Ensuite, Ă  cause du vocabulaire. 23 Y. Le Bohec 1989c, p. 33 estime que les formules ont la mĂȘme signification. Sur les opĂ©rations m ... 24 Azan 1936. La dĂ©nomination ArmĂ©e d’Afrique » continua Ă  s’appliquer, outre aux troupes qui conqu ... 11L’équivalence entre exercitus Africae et la formule in Africa accolĂ©e Ă  une mention d’unitĂ© auxiliaire, admise par certains, ne semble pas aller de soi, puisque la plupart des unitĂ©s auxiliaires ne sont attestĂ©es que de façon trĂšs fugace en Afrique romaine, sans qu’on connaisse les modalitĂ©s et la durĂ©e de leur sĂ©jour, et sans que leur insertion dans ­l’exercitus Africae soit Ă©vidente23. Inversement, ArmĂ©e d’Afrique » englobe systĂ©matiquement toutes les troupes ayant, Ă  partir de 1830, complĂ©tĂ©, sur un mode fluctuant et variĂ©, le Corps expĂ©ditionnaire d’Alger » initial24. L’expression s’étendit par la suite Ă  toute unitĂ© recrutĂ©e en Afrique du Nord, les autres rĂ©gions d’Afrique Ă©tant concernĂ©es par l’ ArmĂ©e coloniale ». 25 À l’origine, le mot supplĂ©tif » renvoie globalement aux hommes jugĂ©s inaptes au service au front ... 12Pour l’armĂ©e française, le terme appropriĂ© est supplĂ©tif » qui dĂ©signe les combattants recrutĂ©s sur place, hors de la mĂ©tropole, pour complĂ©ter l’armĂ©e rĂ©guliĂšre25. 26 Le Bohec 1989a, p. 26-29 certaines unitĂ©s d’infanterie, dites montĂ©es », comportent un certain ... 27 Le Bohec 1989c, p. 145 note 68 bibliographie antĂ©rieure sur les numeri . 28 Ainsi, les goums marocains sont des unitĂ©s permanentes contrairement aux goums algĂ©riens. Au Maroc ... 29 AprĂšs les guerres de CrimĂ©e et de 1870 voir note 45, pour les guerres mondiales. 30 Hamdoune 1999. 13Dans l’armĂ©e romaine, les auxilia, immĂ©diatement repĂ©rables par leurs noms, se rĂ©partissent entre ailes de cavalerie, cohortes d’infanterie26 et numeri27. Cette seule mention suffit Ă  les identifier comme auxiliaires et Ă  connaĂźtre leur spĂ©cialisation. Dans l’armĂ©e française, le vocabulaire fluctue aucune dĂ©signation n’implique une origine, un statut ou une mission28. Le flou qui en dĂ©coule est minorĂ© par le lien Ă©troit entre pays de recrutement et terrains de combat les supplĂ©tifs sont employĂ©s dans leur pays d’origine, ou dans des rĂ©gions limitrophes ; ils y sont cantonnĂ©s, ne le quittent que dans des cas extraordinaires guerre de CrimĂ©e, 1853-1856, guerre de 1870, et y reviennent29. C’est l’exact opposĂ© des auxilia romains, qui, sauf exceptions, servent hors de leur province de crĂ©ation30. 31 Azan 1925 ; citation, p. 9. 14La mixitĂ© entre indigĂšnes non citoyens français et soldats français, pratiquĂ©e dĂšs les dĂ©buts, selon des proportions variables et l’encadrement par des officiers français sont comparables Ă  l’association entre citoyens romains et pĂ©rĂ©grins, opĂ©rĂ©e dans certains corps auxiliaires. En revanche, l’intĂ©gration systĂ©matique dans la communautĂ© citoyenne des auxiliaires pĂ©rĂ©grins romains au terme de leur carriĂšre n’est pas envisagĂ©e par la politique française. Bien au contraire aprĂšs l’engagement massif de supplĂ©tifs nord-africains et leur rĂŽle dĂ©cisif dans la premiĂšre guerre mondiale, les mises en garde se multiplient contre le danger de la pensĂ©e que les indigĂšnes d’Afrique du nord pourraient se substituer aux Français pour la dĂ©fense de leur patrie, aussi fausse que mĂ©prisable »31. 15Pourquoi avoir couru ce danger » ? 32 Hamdoune 1999, p. 2. 33 Une des manifestations de cette improvisation est l’incorporation des Volontaires de la Charte » ... 34 FrĂ©meaux 2009, p. 1-5. 35 L’armĂ©e d’Afrique comptait au dĂ©part trois escadrons de cavalerie chaque escadron compte environ ... 36 Les expulsĂ©s, dont le nombre Ă©tait estimĂ© Ă  1500, furent dirigĂ©s vers Smyrne et l’Asie Mineure S ... 37 Yusuf, figure lĂ©gendaire de l’armĂ©e d’Afrique, devint gĂ©nĂ©ral en 1856. Le MinistĂšre de la Guerre n ... 38 Quand Clauzel succĂ©da Ă  Bourmont en septembre 1830, il trouva 500 zouaves dĂ©jĂ  rĂ©unis Ă  Alger, 200 ... 39 ArrĂȘtĂ© du 1 octobre 1830 Il sera formĂ© un ou plusieurs bataillons de zouaves ». Sur 22 officie ... 40 Azan 1925 ; Willing 1996 ; FrĂ©meaux 2009. Voir note 45. 41 Si les unitĂ©s nouvelles extraordinaires ne deviennent pas des Ă©lĂ©ments fixes d’une armĂ©e rĂ©guliĂšre ... 42 Illustrations, voir https/ ... 43 1er Tirailleurs d’Épinal reconstituĂ© comme rĂ©giment rĂ©gulier en 1994 ; 1er Spahis de Valence recon ... 16Comme pour l’exercitus, une des raisons de l’incorporation d’indigĂšnes est la nĂ©cessitĂ© de pallier des lacunes et d’exploiter des compĂ©tences spĂ©cifiques. En AlgĂ©rie, trĂšs tĂŽt, dĂšs d’octobre 1830, plusieurs unitĂ©s irrĂ©guliĂšres » sont organisĂ©es concomitamment, sur des initiatives individuelles d’officiers, comme sous la RĂ©publique romaine des gĂ©nĂ©raux Ă  imperium levaient des auxilia prouincialia32. Le mot supplĂ©tif » reflĂšte l’improvisation et l’urgence qui ont prĂ©sidĂ© Ă  la levĂ©e des corps indigĂšnes de l’ArmĂ©e d’Afrique33, quand auxilia Ă©voque plus une complĂ©mentaritĂ© organisĂ©e, une exploitation pĂ©renne des ressources indigĂšnes. Longtemps, les officiers français, qui recrutaient personnellement leurs hommes, se comportĂšrent plus en chefs de tribus qu’en supĂ©rieurs hiĂ©rarchiques34. Ainsi, pour remĂ©dier Ă  l’absence presque complĂšte de cavalerie dans le corps expĂ©ditionnaire français de 183035, pendant que les fantassins de la garde du dey, les janissaires honnis, Ă©taient expulsĂ©s vers l’Asie Mineure36, les sibahis, cavaliers turcs Ă  son service, qui, au mĂȘme moment, se mettent au service des Français, sont confiĂ©s Ă  Joseph Vantini, lui-mĂȘme Français raflĂ© enfant par les pirates, devenu officier du dey sous le nom de Yusuf. Il les organise en escadrons de spahis irrĂ©guliers »37. ParallĂšlement, la tribu Zouaoua, Ă  l’est d’Alger, rejoignit l’armĂ©e française et fut organisĂ©e par le mĂȘme Yusuf en bataillons de zouaves », comportant chacun un quart d’officiers indigĂšnes et un cinquiĂšme de soldats français38 ; levĂ©s en cas de besoin, sans contrat, payĂ©s en fonction des services rendus, ils retournent Ă  leur tribu une fois l’engagement terminĂ©39. En mĂȘme temps, toujours dĂšs 1830, sous l’autoritĂ© du capitaine Marey-Monge, des cavaliers indigĂšnes sont constituĂ©s en deux escadrons provisoires » de chasseurs d’Afrique ». Les spahis et les chasseurs d’Afrique des cavaliers, les zouaves et les tirailleurs dits turcos fantassins40, plus tard structurĂ©s en rĂ©giments rĂ©guliers41, devinrent une allĂ©gorie de l’AlgĂ©rie, incarnĂ©e par leur uniforme, le mythique habillement maure » – veste courte, pantalon bouffant, calotte ou turban, large ceinture destinĂ©e Ă  limiter les problĂšmes intestinaux imputĂ©s par les mĂ©decins au froid et non Ă  l’eau42. Il est si chargĂ© de symbolique qu’il fut repris au xxe s. quand deux unitĂ©s furent reconstituĂ©es comme rĂ©giments rĂ©guliers43. 44 CitĂ© par FrĂ©meaux 2009, p. 4 ; Azan 1925 ; Iani 2009. 45 Turco Ă  l’origine fantassin, voir note 40 est devenu dans la langue commune un terme gĂ©nĂ©rique d ... 17Pour les Français, l’enrĂŽlement de supplĂ©tifs comporte aussi une dimension socio-politique l’exploitation par les conquĂ©rants des compĂ©tences des conquis concourt Ă  les rapprocher. Il n’est pas de tribu qui ne compte quelques-uns de ses enfants sous notre drapeau », ce qui constitue une puissance considĂ©rable au service des idĂ©es que nous voulons propager dans la population arabe »44. En apparence, cela paraĂźt coĂŻncider avec la politique d’intĂ©gration romaine, mais la perspective est inverse les auxilia qui ne servent pas dans leur province d’origine, qui combattent aux cĂŽtĂ©s des lĂ©gions, face Ă  un ennemi qui n’est pas leur semblable, qui finissent intĂ©grĂ©s dans la collectivitĂ© citoyenne, n’ont rien de commun avec les supplĂ©tifs français, qui restent attachĂ©s Ă  leur pays et Ă  leur condition, dont l’utilisation est justifiĂ©e par des faiblesses de l’armĂ©e française. Les auxiliaires romains, Ă©troitement complĂ©mentaires des lĂ©gionnaires, sont Ă  la fois intĂ©grĂ©s Ă  des corps d’armĂ©e dans l’Empire et identifiĂ©s par leur appartenance Ă  des unitĂ©s dĂ©finies ; il pourrait sembler que les supplĂ©tifs, le plus souvent amalgamĂ©s par petits groupes dans des rĂ©giments rĂ©guliers français, sont mieux assimilĂ©s que les auxiliaires romains, mais le but est d’éviter qu’un isolement identitaire ne leur inspire des aspirations d’égalitĂ©. Ce n’est pas un hasard si l’unique tombe de supplĂ©tif de la guerre de 1870 sur le territoire français est anonyme, dĂ©diĂ©e au Turco »45. 46 Une ordonnance du 21 mars 1831 crĂ©e deux escadrons de chasseurs numides » ou chasseurs algĂ©rie ... 47 Créé en 1854-55, Ă  la suite des trois autres, ce rĂ©giment de zouaves de la Garde impĂ©riale » d’ ... 18On voit surgir ici et lĂ  quelques rappels antiques, comme les adjectifs maure », ou numide » qui fut accolĂ© Ă  un titre d’unitĂ© de cavalerie46 ; la figure de porte-drapeau zouave dont la hampe est surmontĂ©e d’une aigle a l’air romain, mais cet accessoire est un hĂ©ritage du Second empire47. 48 Azan 1925, p. 59. 19Le seul parallĂšle explicite entre auxilia et supplĂ©tifs que j’ai trouvĂ© date de la premiĂšre moitiĂ© du xxe s., et est ambigu Les soldats numides d’Annibal ont pu, sans autre attirail que quelque Ă©lĂ©phants et sans l’appui mĂȘme de leur patrie, traverser l’Espagne, la Gaule, les Alpes pour aller dominer la puissante Italie ; leurs descendants, Ă©clairĂ©s par le gĂ©nie pacifique de la France, et Ă©quipĂ©s de tous les perfectionnements de la science moderne, sauront atteindre Ă  travers le Sahara et mettre en valeur les richesses incalculables qui demeurent inexploitĂ©es dans les immenses territoires de l’Afrique française »48. La comparaison n’est pas Ă©tablie avec les auxilia romains, mais avec les ennemis puniques venus attaquer les Romains jusque dans leur patrie ; et elle aboutit Ă  une instrumentalisation des supplĂ©tifs au profit des Français ils vont contribuer Ă  Ă©tendre la domination de la mĂ©tropole sur l’Afrique noire. 49 FormĂ©e par le gĂ©nĂ©ral de Monsabert, elle est composĂ©e de trois rĂ©giments de tirailleurs 3e et 7e ... 50 Monsabert 2000, p. 194 Nous sommes, vis-Ă -vis des AlliĂ©s, ce que nos indigĂšnes sont vis-Ă -vis ... 51 Juin 1959, p. 264. Sur la participation de la division Ă  la campagne d’Italie, et les polĂ©miques q ... 52 Heurgon 1978, p. 115. De mĂȘme J. Heurgon souffla l’idĂ©e de la prise d’armes de l’unitĂ© sur le foru ... 20Je n’ai retrouvĂ© un vĂ©ritable lien qu’au milieu du xxe s. la 3e Division d’infanterie algĂ©rienne, formĂ©e en 194449, fut dotĂ©e d’un insigne composĂ© de la Victoire de Constantine et de trois croissants tricolores, symbole traditionnellement associĂ© aux rĂ©giments indigĂšnes d’Afrique du nord. L’initiateur se proposait, par ce choix qui les Ă©galait Ă  l’armĂ©e romaine, de rĂ©habiliter les troupes françaises dĂ©considĂ©rĂ©es au sein des armĂ©es alliĂ©es50. Le marĂ©chal Alphonse Juin, natif de BĂŽne dĂ©partement de Constantine, qui commanda la division lors de l’attaque du Mont Cassin, explicite C’était la division chĂšre Ă  mon cƓur, celle de Constantine, composĂ©e de gens de chez moi et de Tunisiens, leurs voisins. Or, elle venait de rĂ©vĂ©ler en quatre jours de bataille que, sous l’insigne tricolore des trois croissants qu’elle arborait fiĂšrement, elle Ă©tait la digne hĂ©ritiĂšre de la iiie Augusta, la glorieuse lĂ©gion de Numidie au temps de l’occupation romaine »51. AssurĂ©ment, cette vision lui fut soufflĂ©e par le grand latiniste Jacques Heurgon, alors intĂ©grĂ© Ă  la 3e DIA dont il inspirait le commandant52. 53 Sur l’acquisition de la citoyennetĂ© française par les lĂ©gionnaires, ... 21La lĂ©gion, logiquement absente de la seconde partie consacrĂ©e aux auxiliaires, est omniprĂ©sente dans la premiĂšre, consacrĂ©e Ă  la continuitĂ© entre Rome et la France en Afrique du nord. La raison en est simple mĂȘme si, logistiquement, la LĂ©gion Ă©trangĂšre française correspond aux auxiliaires – des Ă©trangers, non citoyens, combattant dans des unitĂ©s spĂ©cifiques, engagĂ©s aux cĂŽtĂ©s des autres troupes, et recevant la citoyennetĂ© Ă  la fin de l’engagement53 –, elle seule, et non les auxiliaires, est invoquĂ©e par les Français pour argumenter la continuitĂ© avec Rome. Les parallĂšles techniques qu’on peut mettre en Ă©vidence entre auxilia et supplĂ©tifs ne sont que cela des rĂ©actions identiques Ă  des situations identiques, mĂȘme si elles ne sont pas identifiĂ©es comme telles. 22Les Ă©tudes anciennes dont Ă©taient imprĂ©gnĂ©s les officiers du xixe s. sont une cause de cette vision, qui valorise la seule lĂ©gion comme corps de troupe emblĂ©matique de Rome. L’exercitus Africae apparaissait comme un bloc, ces braves gens » fĂ©licitĂ©s par l’empereur Hadrien qu’évoquait Gaston Boissier, une masse victorieuse indistincte venue d’Europe qui montrait la voie aux Français. L’importance numĂ©rique et stratĂ©gique des auxiliaires romains Ă©tait alors inconnue, ils Ă©taient ressentis comme les comparses insignifiants et occasionnels des prestigieuses unitĂ©s lĂ©gionnaires. Dans tous les cas il aurait Ă©tĂ© impossible d’insĂ©rer l’image des troupes indigĂšnes, en partie hĂ©ritĂ©es des Turcs vaincus, en partie issues de populations Ă  combattre, dans le panorama dominant au xixe s. d’une Europe opposĂ©e aux barbares. Il fallut attendre les interventions dĂ©cisives des troupes indigĂšnes dans les guerres de libĂ©ration europĂ©ennes et l’affinement de la comprĂ©hension de la composition de l’armĂ©e romaine pour que le tableau se nuance, avant d’ĂȘtre mis en piĂšces Ă  l’époque contemporaine. 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 qu’on ne fonde rien de stable sans le temps, et que, pour conquĂ©rir et pour coloniser une faible partie de cette Afrique, il a fallu du temps, beaucoup de temps, mĂȘme au peuple qui, cependant, a Ă©tĂ© le plus grand des peuples colonisateurs, Ă  ce peuple romain qui a fait du monde comme le domaine d’une ville ». Le prince fĂ©licite
 » Boissier fait allusion au discours d’Hadrien » ; voir Les discours 2003 ; Speidel 2006. 5 Boissier 1895, p. V-VII et 25-26. 6 Cagnat 1892 ; les deux Ă©ditions 1892, 1913 sont dĂ©diĂ©es Ă  l’ArmĂ©e française d’Afrique », formule calquĂ©e sur exercitus Africae qui, bien Ă©videmment, ne comportait pas l’adjectif Romanus. 7 Le chant des Marocains, adaptĂ© pendant la Seconde guerre mondiale du chant de la Division Marocaine créé pendant la PremiĂšre guerre, devint l’hymne de l’ArmĂ©e d’Afrique, connu comme Les Africains ». Il fut interdit de 1962 Ă  1969, notamment parce qu’il avait Ă©tĂ© adoptĂ© par l’OAS. 8 Ranc 1877, p. 43 ; Ranc ne semble pas s’apercevoir que, en voulant railler l’armĂ©e française, il fait l’éloge d’autres colonisateurs. Voir aussi Bagnes d’Afrique 1981. 9 Cette lettre, souvent citĂ©e ainsi RavoisiĂ© 1846, p. 46, est systĂ©matiquement reproduite dans les circulaires ministĂ©rielles organisant les honneurs funĂšbres rendus au duc d’OrlĂ©ans Dondin-Payre 1998. Ce ne fut pas la mort prĂ©maturĂ©e du duc d’OrlĂ©ans qui fit Ă©chouer le projet, qui, au contraire, faisait donc partie des hommages officiels prĂ©vus, mais la rĂ©ticence du GĂ©nie et du Train qui ne voyaient ni comment tracer rapidement des routes ni comment n’utiliser que les chemins existants. 10 Exercitus Africae est employĂ© ici non au sens strict de l’armĂ©e de la province d’Africa mais au sens mĂ©tonymique de toutes les troupes romaines en garnison en Afrique du Nord. 11 Le GĂ©nĂ©ral Ch. Philebert, commandant la 6e Brigade en Tunisie, relatait que Pendant son sĂ©jour Ă  Tataouin, la 6e Brigade, lĂ©gitimement fiĂšre d’avoir pĂ©nĂ©trĂ© si loin dans ces contrĂ©es jusqu’alors inconnues, a, Ă  l’instar des lĂ©gions romaines, laissĂ© une inscription qui rappelle son passage. Sur un immense rocher qui domine la riviĂšre et que le GĂ©nie a poli Ă  cet effet, on a Ă©crit en lettres gigantesques VIe Brigade de Tunisie / du 10 au 13 mai 1882 », Philebert 1895, p. 189. Plusieurs aquarelles dans Delamare 1850, ex. pl. 16, fig. 1 et p. 138 ; cf. Cagnat 1886, p. 242-243 En finissant, je vous signalerai des textes Ă©pigraphiques qui, pour n’ĂȘtre pas romains, n’en sont pas moins intĂ©ressants. Ce sont d’abord des inscriptions du xvie s. 
, puis des inscriptions du xixe s. qui pourraient ĂȘtre mises en regard de certains bulletins de victoire laissĂ©s par les Romains sur la terre d’Afrique comme la suivante D’un cĂŽtĂ© de la porte du fort Clauzel Ă  Bougie VII, p. 235 “La garnison / rĂ©duite Ă  900 hommes a Ă©levĂ© / ce fort / du 7 au 21 9bre en combattant / les 7,8,9,10,11 9bre 1835 / le Ct Larochette comdt supeur”. Ou classĂ©s parmi les mortes singulares dont un pays se fait honneur A cĂŽtĂ© de la porte du fort Clauzel VII, p 234 “A Naigeon, Ce / sapeur au 2me Rment du / GĂ©nie / tuĂ© le 20 9bre 1835 / en posant l’escalier du fort. / Ordre du jour du 13 Xbre”. Celle-ci lĂ©gendĂ©e “Bougie Saldae 7bre 1844. Echelle de 0,20 pour mĂštre” constitue le pendant des commĂ©morations de travaux publics romains. » 12 Nodier 1844, p. 192 La domination romaine a laissĂ© son squelette immense couchĂ© tout entier sur ce vaste pays ; en l’étudiant, on voit ce que fut, pendant sa vie, ce colosse que rien n’a pu faire oublier depuis qu’il a disparu du monde qu’il remplissait presque seul. L’étude du systĂšme d’occupation des Romains serait d’une grande utilitĂ© ; ce n’est qu’en marchant sur leurs traces que nous donnerons une haute importance Ă  notre magnifique conquĂȘte » ; p. 247 les Bibans que les Romains ne passĂšrent jamais » ; p. 249 des ruines romaines qui sont les derniĂšres traces des Romains que l’on doive rencontrer sur cette route jusqu’à Alger » ; p. 313-314 Ce chef qui a fait flotter nos drapeaux lĂ  oĂč les Romains avaient Ă©vitĂ© de faire flotter leurs aigles ». 13 Adrien Dauzats a rĂ©alisĂ© plusieurs dessins prĂ©paratoires aquarellĂ©s, actuellement conservĂ©s dans les collections du musĂ©e de Chantilly ; selon les versions, l’armĂ©e n’est pas au sec, mais les pieds dans un oued, le soldat est en train de graver le rocher ou la gravure est terminĂ©e et la colonne s’éloigne ; l’inscription varie aussi ArmĂ©e française 28 octobre 1839. 14 Nodier 1844, p. 263 entre la premiĂšre et la seconde porte, le prince fait graver par les sapeurs armĂ©e française 1839 ». 15 Trajan fit Ă©difier un pont et creuser la roche pour faire passer une route lors des guerres daciques du dĂ©but du iie s. Une inscription, connue Ă  l’époque moderne comme tabula Traiana, commĂ©more cette rĂ©alisation CIL, III, 1699 = 8267. Elle se trouvait en aplomb de la route, juste au-dessus du Danube ; Ă  la suite de la construction d’un barrage dans la seconde moitiĂ© du xxe s., le niveau du fleuve monta et l’inscription, ainsi que les vestiges du pont antique, furent dĂ©placĂ©s dans un parc du cĂŽtĂ© serbe. Avant 2004, un homme d’affaires roumain, nommĂ© Josif Constantin Drăgan, fit graver dans la paroi, juste en face, une immense tĂȘte du roi DĂ©cĂ©bale, qu’il lĂ©genda ainsi Decebalus rex Dragan fecit ! 16 D. M. S. Tito Flauio Maximo praefecto legionis III Augustae heredes Iulii Secundi quondam centurionis legionis suprascriptae, cui idem Maximus testamento suo monimentum sibi ex sestertium XII nummum faciendum delegauerat, ConsacrĂ© aux Dieux MĂąnes, Ă  Titus Flavius Maximus, prĂ©fet de la 3e lĂ©gion Auguste, par les hĂ©ritiers de Julius Secundus, autrefois centurion de la lĂ©gion susdite, auquel le mĂȘme Maximus avait, par testament, confiĂ© la mission de faire faire son tombeau pour un prix de 12 000 sesterces » CIL, VIII, 4317. 17 Dondin-Payre 2010 l’opĂ©ration fut conduite avec une extrĂȘme minutie, les pierres numĂ©rotĂ©es reposĂ©es Ă  leur ancien emplacement et la plaque funĂ©raire latine rĂ©intĂ©grĂ©e au-dessus du linteau. 18 Dondin-Payre 1991 ; citation Colonel Carbuccia, ArchĂ©ologie de la Subdivision de Batna, manuscrit inĂ©dit, BibliothĂšque de l’Institut de France MS 1369. Carbuccia dĂ©veloppe Ce monument le tombeau menaçait ruine de toutes parts ; je prescrivis immĂ©diatement de le dĂ©monter pour le reconstruire, trop heureux en ma qualitĂ© de Colonel de la 2e LĂ©gion Ă©trangĂšre française de rendre hommage Ă  l’un des chefs de cette immortelle 3e LĂ©gion qui a laissĂ© dans ce pays d’impĂ©rissables ruines ». 
 La garnison profitant de ce jour pour une promenade militaire est venue y [Ă  la pose de la pierre] assister et a rendu les honneurs militaires au chef de la 3e lĂ©gion Auguste par un feu de bataillon, puis la garnison a dĂ©filĂ© devant le monument funĂ©raire ». Carbuccia modifie l’expression de son grade pour reflĂ©ter celui de l’officier romain 2e lĂ©gion Ă©trangĂšre française au lieu de 2e rĂ©giment de lĂ©gion Ă©trangĂšre ou 2e Étranger. 19 Pellissier de Reynaud 1844, I, p. 142-143. Pellissier poursuit Une seule chose embarrassait un peu les commentateurs de la proclamation du gĂ©nĂ©ral Clauzel il y Ă©tait question, comme dans celle du vainqueur des Pyramides, d’un certain nombre de siĂšcles qui contemplaient l’armĂ©e française le chiffre variant selon les copies, les uns l’appliquaient Ă  l’Atlas lui-mĂȘme – qui certainement porte sur ses cimes bien des siĂšcles Ă©coulĂ©s ; d’autres pensaient qu’il s’agissait d’un antique tumulus, connu dans le pays sous le nom de Koubar-el-Roumia Tombeau de la ChrĂ©tienne – que l’on aperçoit de MouzaĂŻa, sur une colline au nord du pays des Hadjoutes ; enfin quelques plaisants prĂ©tendirent que les siĂšcles qui nous contemplaient n’étaient autres que certains gĂ©nĂ©raux que nous avait envoyĂ©s la Jeune France de Juillet, et qui, arrivĂ©s au terme d’une carriĂšre fort honorable sans doute, semblaient se survivre Ă  eux-mĂȘmes ». 20 Le Bohec 1989b. 21 Benseddik 1982 ; Le Bohec 1989c. 22 Holder 1980 ; Benseddik 1982. 23 Y. Le Bohec 1989c, p. 33 estime que les formules ont la mĂȘme signification. Sur les opĂ©rations militaires en Afrique romaine, La guerre 2014. 24 Azan 1936. La dĂ©nomination ArmĂ©e d’Afrique » continua Ă  s’appliquer, outre aux troupes qui conquirent la RĂ©gence d’Alger, Ă  celles de Tunisie, du Maroc et du Sahara, toutes armes et spĂ©cialitĂ©s confondues marine et armĂ©e de l’air comprises. L’ArmĂ©e d’Afrique est, entre autres, le nom d’une revue, sous-titrĂ©e Organe de liaison entre les officiers des rĂ©serves AlgĂ©rie-Tunisie et Maroc et leurs camarades de l’active », parue de 1924 Ă  1929 Ă  Alger. 25 À l’origine, le mot supplĂ©tif » renvoie globalement aux hommes jugĂ©s inaptes au service au front et insĂ©rĂ©s dans des services auxiliaires non combattants, ou aux services annexes services de santĂ©, de secrĂ©tariat, d’habillement ainsi qu’aux femmes, aux dĂ©buts de leur incorporation. Il semble n’ĂȘtre apparu qu’au dĂ©but du xxe s., lors de la conquĂȘte du Maroc ; d’autres mots ont eu cours aussi partisans », irrĂ©guliers », auxiliaires indigĂšnes ». Voir Andreani 1889, p. 98-100. Historique dans Ageron 1995, p. 3-5 ; FrĂ©meaux 2009. 26 Le Bohec 1989a, p. 26-29 certaines unitĂ©s d’infanterie, dites montĂ©es », comportent un certain nombre de cavaliers. 27 Le Bohec 1989c, p. 145 note 68 bibliographie antĂ©rieure sur les numeri . 28 Ainsi, les goums marocains sont des unitĂ©s permanentes contrairement aux goums algĂ©riens. Au Maroc on reprit la crĂ©ation des goums en 1908 ; ces unitĂ©s subsisteront jusqu’en 1956, quand elles seront intĂ©grĂ©es Ă  l’ArmĂ©e royale. 29 AprĂšs les guerres de CrimĂ©e et de 1870 voir note 45, pour les guerres mondiales. 30 Hamdoune 1999. 31 Azan 1925 ; citation, p. 9. 32 Hamdoune 1999, p. 2. 33 Une des manifestations de cette improvisation est l’incorporation des Volontaires de la Charte » ; le gouvernement nĂ© de la rĂ©volution de 1830 se dĂ©barrassa de l’assemblage complĂštement hĂ©tĂ©roclite de volontaires qui devaient exporter la rĂ©volution en Espagne en 1830 et de combattants des barricades Ă  Paris en les envoyant en AlgĂ©rie oĂč ils furent incorporĂ©s Ă  un rĂ©giment de zouaves ; l’échec fut total, et au bout de quelques mois le gĂ©nĂ©ral BerthezĂšne dĂ©cida de former des unitĂ©s de zouaves entiĂšrement indigĂšnes. Les volontaires parisiens passĂšrent alors dans les bataillons auxiliaires d’Afrique », qui, regroupĂ©s, formeront le 67e rĂ©giment d’infanterie, voir Galibert 1844, p. 401-402 ; Sessions 2010. 34 FrĂ©meaux 2009, p. 1-5. 35 L’armĂ©e d’Afrique comptait au dĂ©part trois escadrons de cavalerie chaque escadron compte environ 150 hommes un au 13e rĂ©giment de Chasseurs, deux au 17e. Peu employĂ©s jusqu’à la prise d’Alger, ils se rĂ©vĂ©lĂšrent trĂšs vite inefficaces face Ă  la rapiditĂ© et la dextĂ©ritĂ© des cavaliers arabes. 36 Les expulsĂ©s, dont le nombre Ă©tait estimĂ© Ă  1500, furent dirigĂ©s vers Smyrne et l’Asie Mineure Shuval 2000, p. 326-328. 37 Yusuf, figure lĂ©gendaire de l’armĂ©e d’Afrique, devint gĂ©nĂ©ral en 1856. Le MinistĂšre de la Guerre n’entĂ©rina l’insertion des spahis rĂ©guliers dans l’ArmĂ©e d’Afrique qu’en 1834. Septembre 1834 crĂ©ation des spahis rĂ©guliers d’Alger ; 10 juin 1835 crĂ©ation des spahis rĂ©guliers de BĂŽne ; 13 aoĂ»t 1836 crĂ©ation des spahis rĂ©guliers d’Oran. Ils sont alors dĂ©signĂ©s comme corps de cavalerie indigĂšne » et sont organisĂ©s en rĂ©giment en 1845. 38 Quand Clauzel succĂ©da Ă  Bourmont en septembre 1830, il trouva 500 zouaves dĂ©jĂ  rĂ©unis Ă  Alger, 2000 Ă©tant prĂȘts Ă  les rejoindre. Sur toutes les troupes indigĂšnes en AlgĂ©rie, Brunon 1955 ; Montagnon 2012 ; Champeaux 2013, p. 1-5. 39 ArrĂȘtĂ© du 1 octobre 1830 Il sera formĂ© un ou plusieurs bataillons de zouaves ». Sur 22 officiers 6 sont indigĂšnes, sur 673 sous-officiers et hommes de troupes 31 sont français ; au fil du temps la proportion de Français s’accrut, les indigĂšnes se dirigeant plutĂŽt vers les spahis. Les unitĂ©s de zouaves furent restructurĂ©es Ă  plusieurs reprises en 1842 3 bataillons sont organisĂ©s en un rĂ©giment ; en fĂ©vrier 1852 3 rĂ©giments sont créés, un par province Alger, Oran, Constantine, Ă  partir des 3 anciens bataillons. En mars 1855, un rĂ©giment des zouaves de la garde est créé, qui deviendra le 4e rĂ©giment en 1870. 40 Azan 1925 ; Willing 1996 ; FrĂ©meaux 2009. Voir note 45. 41 Si les unitĂ©s nouvelles extraordinaires ne deviennent pas des Ă©lĂ©ments fixes d’une armĂ©e rĂ©guliĂšre, elles disparaissent naturellement quand l’utilitĂ© spĂ©cifique qui a suscitĂ© leur crĂ©ation n’a plus cours. 42 Illustrations, voir 43 1er Tirailleurs d’Épinal reconstituĂ© comme rĂ©giment rĂ©gulier en 1994 ; 1er Spahis de Valence reconstituĂ© comme rĂ©giment rĂ©gulier en 1984. 44 CitĂ© par FrĂ©meaux 2009, p. 4 ; Azan 1925 ; Iani 2009. 45 Turco Ă  l’origine fantassin, voir note 40 est devenu dans la langue commune un terme gĂ©nĂ©rique dĂ©signant tout membre d’une troupe indigĂšne. Ici, le 5 dĂ©cembre 1870, a succombĂ© en dĂ©fendant la patrie un Turco. Seul par cinq dĂ©charges successives, il arrĂȘta un rĂ©giment prussien, et le bras cassĂ©, il tira quatre fois encore, puis tomba criblĂ© de balles. L’hĂ©roĂŻsme est un baptĂȘme. Dieu lui fasse misĂ©ricorde ». Cet Ă©loge funĂšbre, dont la tonalitĂ© chrĂ©tienne finale est rĂ©vĂ©latrice, fut rĂ©digĂ© par le lieutenant-colonel Testerode sans doute EugĂšne-Paul, du 36e rĂ©giment d’Infanterie de Ligne qui commandait l’unitĂ© dans laquelle Ă©tait incorporĂ© ce fantassin musulman restĂ© anonyme, auquel il fit Ă©riger en 1886 un mausolĂ©e en forme de pyramide prĂšs de Chanteau dans le Loiret. Plus tard, le Souvenir Français amĂ©nagea, au mĂȘme cimetiĂšre de Chanteau, un tombeau de style pseudo-musulman conforme aux critĂšres dĂ©finis par l’armĂ©e française ; il s’agit sans doute de la premiĂšre sĂ©pulture de soldat supplĂ©tif en mĂ©tropole, voir Renard 2014. À Juranville, toujours dans le Loiret, un Turco est nommĂ©, avec une orthographe erronĂ©e, sur la plaque et non sur une tombe apposĂ©e non par une autoritĂ© militaire, mais par le Souvenir français, sur la maison au PavĂ© de Juranville oĂč est rĂ©putĂ© s’ĂȘtre dĂ©roulĂ© l’épisode relatĂ© dans l’éloge funĂšbre À la MĂ©moire de Hamed-ben-Kacy, soldat au 3e RĂ©giment de Tirailleurs AlgĂ©riens qui, retranchĂ© dans cette maison, s’est dĂ©fendu avec acharnement contre un grand nombre de Prussiens et en a tuĂ© sept avant de succomber. 28 novembre 1870. À nous le souvenir, Ă  lui l’immortalitĂ© », voir 46 Une ordonnance du 21 mars 1831 crĂ©e deux escadrons de chasseurs numides » ou chasseurs algĂ©riens » ; ces cavaliers sont aussi dĂ©signĂ©s par l’oxymore zouaves fantassins Ă  cheval » parce que, par commoditĂ©, ils sont jumelĂ©s Ă  un bataillon de zouaves constituĂ© au mĂȘme moment ; c’est comme si on avait appelĂ© lĂ©gionnaires » les cavaliers des ailes attachĂ©es aux lĂ©gions romaines. 47 Créé en 1854-55, Ă  la suite des trois autres, ce rĂ©giment de zouaves de la Garde impĂ©riale » d’oĂč l’aigle est aussi connu comme 4e rĂ©giment de zouaves. Il fut dissous en 1870 ; ; Notices historiques sur le Corps des Zouaves 1830-1962, 48 Azan 1925, p. 59. 49 FormĂ©e par le gĂ©nĂ©ral de Monsabert, elle est composĂ©e de trois rĂ©giments de tirailleurs 3e et 7e Tirailleurs algĂ©riens, 4e Tirailleurs tunisiens. La Victoire de Constantine, expressĂ©ment choisie pour figurer sur cet emblĂšme, est une statuette romaine dĂ©couverte dans la casbah de Constantine lors de travaux, en 1855 Audollent 1896 ; une rĂ©plique fut placĂ©e au sommet du monument aux morts de la guerre de 1914, lui-mĂȘme en forme d’arc de triomphe romain. 50 Monsabert 2000, p. 194 Nous sommes, vis-Ă -vis des AlliĂ©s, ce que nos indigĂšnes sont vis-Ă -vis de nous. Ah, quand la France reprendra-t-elle sa place ? ». 51 Juin 1959, p. 264. Sur la participation de la division Ă  la campagne d’Italie, et les polĂ©miques qu’elle suscita, Baris 2007. 52 Heurgon 1978, p. 115. De mĂȘme J. Heurgon souffla l’idĂ©e de la prise d’armes de l’unitĂ© sur le forum de PompĂ©i illustration, R. Maumet, Montsabert le Romain, 53 Sur l’acquisition de la citoyennetĂ© française par les lĂ©gionnaires, ; elle peut ĂȘtre demandĂ©e Ă  partir de trois ans de service ; elle est accordĂ©e aprĂšs blessure au combat. Dans tous les cas le lĂ©gionnaire peut la de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Monique Dondin-Payre, Les auxiliaires militaires de l’armĂ©e d’Afrique hĂ©ritiers de l’exercitus Africae ? », AntiquitĂ©s africaines, 56 2020, 357-364. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Monique Dondin-Payre, Les auxiliaires militaires de l’armĂ©e d’Afrique hĂ©ritiers de l’exercitus Africae ? », AntiquitĂ©s africaines [En ligne], 56 2020, mis en ligne le 01 dĂ©cembre 2020, consultĂ© le 19 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page

c est nous les descendants des régiments d afrique